

Agenouillée sous un vaste parapluie, son lapin sous le bras, une enfant contemple un paysage noyé de pluie. Sur la couverture, se détache le titre Baleine ! comme on crie « terre ! » après une longue attente. Un trait noir et fin découpe les éléments de cette histoire, hachée page après page par la pluie. La pluie est en effet, le troisième personnage de cette histoire entre Livia et Baleine, l’animal porteur d’espoir ou d’angoisse. Entre déluge et apocalypse, ce petit roman graphique de 80 pages cultive l’inquiétude. Livia, la petite fille, est-elle porteuse de fin du monde ou de rédemption ? Noir et blanc se partagent les pages. L’hyperréalisme du décor des immeubles ou de l’œil de la baleine nous sont familiers. Néanmoins, le crépuscule d’une part et la fuite de l’enfant hors du monde d’autre part, partagent nos sentiments. Jean Villemin à travers cette histoire, suscite l’inquiétude, un sentiment d’étrangeté et, selon les codes de la littérature fantastique, la chute laisse planer l’ambiguïté.
Danielle Bertrand
Baleine sur Babelio.com !
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